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Travail facultatif : L’éternel retour dans “Un jour sans fin”

Sommaire

Consigne

PRÉSENTATION ORALE : L’ÉTERNEL RETOUR DANS “UN JOUR SANS FIN”

  • Lire à la classe et présenter les 2 textes de Friedrich Nietzsche
  • Montrer l’extrait de “Un jour sans fin” et expliquer en quoi il illustre la conception de l’éternel retour de Nietzsche

Vous pouvez vous aider de :

  • La vidéo sur l’éternel retour dans “Un jour sans fin”
  • L’encadré sur le stoïcisme, le bonheur et l’éternel retour

Textes de Nietzsche sur l’éternel retour

Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir (1882)
Qu’arriverait-il si, de jour ou de nuit un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes retraites, et te disait : « Cette vie, telle que tu l’as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ; et il n’y aura en elle rien de nouveau, au contraire. Il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l’infiniment grand et l’infiniment petit de ta vie, reviennent pour toi, et tout cela dans la même suite et le même ordre et aussi cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et aussi cet instant et moi-même. L’éternel sablier de l’existence sera toujours retourné de nouveau, - et toi avec lui, poussière des poussières ». Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu l’instant prodigieux où tu lui répondrais : « Tu es un dieu, et jamais je n’ai entendu parole plus divine.
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra (1883)
Si cette pensée prenait corps en toi, elle te transformerait peut-être, mais peut-être aussi t’anéantirait-elle ; la question “Veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois”, cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d’un poids formidable. Comme il te faudrait alors aimer la vie, comme il faudrait que tu t’aimes toi-même, pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation !

Synospis de “Un jour sans fin”

Phil Connors enrage. Comme tous les ans, parce qu’il présente la météo sur une chaîne de télévision de Pittsburgh, il doit se rendre à Punxsutawney pour une fête locale, le “Groundhog Day”, qui célèbre tous les 2 février la fin de l’hibernation des marmottes. Un cameraman, Larry, et une belle productrice, Rita, l’accompagnent. Une tempête de neige les empêche de rentrer le soir même. Furieux, Phil se couche tôt. Le lendemain, il semble être le seul à s’apercevoir que la journée de la veille recommence. Mêmes paroles, mêmes incidents. Chaque matin, le 2 février recommence. D’abord dérouté par ce piétinement du temps, Phil y prend bientôt un certain plaisir. Plus rien n’a de conséquence au-delà du délai d’une journée…

Extrait de “Un jour sans fin”

Compléments

Vidéo sur l’éternel retour dans “Un jour sans fin”

L’éternel retour dans le stoïcisme

L’idée d’éternel retour.
Avant d’être discutée par Nietzsche, l’idée d’éternel retour a été celle des Stoïciens, qui affirmaient que l’univers, à sa fin, renaîtra et recommencera, les événements se reproduisant ensuite tous à l’identique.
Mais qu’est-ce que le stoïcisme ?
Le stoïcisme est une philosophie fondée à la fin du IVème siècle avant J.C par Zénon de Cittium (335-264), philosophe grec d’origine phénicienne qui enseignait sous une colonnade de l’agora d’Athènes. Cette philosophie a pour but la recherche de la sagesse morale et considère que la seule source du bonheur est la vertu, et non le plaisir.
Cette morale repose sur une physique panthéiste : la nature est une sorte de divinité, la “raison universelle, ou ‘logos”, un souffle enflammé qui, immanent au monde, l’organise de manière irrévocable et lui donne donc un destin incontournable.
Une philosophie qui peut aider à mieux vivre.
Dans le langage courant, le terme “stoïque” qualifie quelqu’un d’impassible et de courageux. Il s’agit, d’après Roger-Pol Droit, “d’une attitude qui relève de la recherche de l’absence de troubles, en faisant preuve d’apathie, de sérénité intérieure, de résistance à la douleur comme à la joie”. C’est de manière très générale un examen de conscience qui consiste à travailler sur soi-même et remettre en question ses propres certitudes. Mais, en réalité, la philosophie stoïcienne est plus compliqué que cela.
Accepter toute situation comme elle vient.
Le stoïcisme est un fatalisme : puisque le Logos universel dirige tous les événements du monde, notre liberté est illusoire, tout ce qui nous arrive était destiné à arriver, il n’aurait pas pu nous arriver autre chose. Marie Robert souligne que “c’est une doctrine de l’acceptation des événements que nous vivons et qui passe par le contrôle de nos réactions”. Bien entendu la souffrance existe, on ne peut la nier, mais il faut se contenter d’accepter cet état de fait par sa volonté intérieure pour moins en souffrir. Pour être heureux, il faut donc vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent et respecter cet ordre naturel des choses.
“Ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous”.
La sagesse consiste à distinguer ce sur quoi nous avons du pouvoir et ce sur quoi nous n’avons aucun pouvoir.
- ce qui dépend de nous : les jugements, les désirs, et en partie nos actes
- et ce qui ne dépend pas de nous : le corps, la possession, la réussite, tout ce qui n’est pas dans nos actes
Nous sommes libres de nos actes mais en revanche tout ce qui n’en dépend pas peut nous rendre facilement fragiles face aux situations rencontrées. Je peux par exemple décider d’aller au théâtre plutôt que de rester chez moi, mais je ne maîtrise pas tous les événements qui auront lieu (un accident sur la route, par exemple). C’est pourquoi la seule chose que nous pouvons réellement maîtriser, d’après les stoïciens, c’est notre attitude intérieure. Notre vraie liberté réside donc dans le choix suivant : comment vais-je réagir face aux événements qui me touchent ?
Source modifiée : Radio France