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1. Obligation et contrainte : Obéir, est-ce être libre ?

Sommaire

Contrainte et obligation

  • Une obligation repose sur le sentiment intérieur du devoir moral (je dois faire cela). Je peux y obéir, mais aussi y désobéir (en en assumant les conséquences : sanction morale, punition, voire mauvaise conscience). Les règles morales et les règles de droit sont des obligations.
  • La contrainte repose sur un rapport de force : je me soumets à une contrainte que je ne peux pas contourner (cette contrainte peut être naturelle : je me soumets par exemple à la loi de la gravité ; mais aussi humaine : je me soumets à la menace d’une arme).

Rousseau, Du prétendu droit du plus fort

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (1762)
Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir ? (…)
Qu’un brigand me surprenne au coin d’un bois, non seulement il faut par force donner la bourse, mais quand je pourrais la soustraire, suis-je en conscience obligé de la donner ? Car, enfin, le pistolet qu’il tient est une puissance.
1. Quelle est la différence entre “force” et ”droit” ?
2. Pourquoi le “droit du plus fort” n’est-il pas réellement un droit ?
3. En quoi donner sa bourse au brigand ce n’est pas lui obéir ?

Vidéo sur le “droit du plus fort” chez Rousseau