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Les belles représentations de choses

Sommaire

Exercice

Voir les tableaux de Crivelli et Rembrandt.
Utilisez-les pour expliquer la citation de Kant :

« La beauté naturelle est une belle chose ; une beauté artistique est une belle représentation d’une chose. »

Carlo Crivelli, Marie-Madeleine (détail) (1470) Rembrandt, Le Bœuf écorché (1655)
Sainte Marie Madeleine est un panneau de bois de 174 × 54 cm peint à la détrempe et à l’or sur panneau de bois réalisé vers 1471 par Carlo Crivelli. Le regard de profil, souriant au regard orienté vers le spectateur, fait allusion à son passé en tant que courtisane. Son attitude brise l’atmosphère de sérieux véhiculée par les autres personnages et ramène le spectateur dans une dimension plus humaine Le Bœuf écorché est un tableau peint par Rembrandt en 1655. Il mesure 94 cm de haut sur 69 cm de large. Il est conservé au musée du Louvre à Paris. Rembrandt s’intéresse ici au rendu des matières. Il avait observé ce modèle sur le vif, et le transcrit dans des empâtements huileux, ce qui crée un double effet d’attirance et de dégoût.

Complément : le beau est-il subjectif ?

« Est beau ce qui plaît universellement sans concept »
Kant, “Critique de la faculté de juger” (1790)

EXPLICATION

  1. … ce qui plaît” : le jugement de goût (“c’est beau”) n’est pas un jugement de connaissance (“c’est vrai”).
    • Le jugement de goût est un jugement sensible et non rationnel
    • Le jugement de connaissance produit du savoir, le jugement de goût produit du plaisir (un plaisir estétique dans le cas de l’art)
    • Le jugement de connaissance est objectif (commun à ceux qui comprennent), le jugement de goût est subjectif (individuel : on ne peut pas me forcer à aimer)
  2. … plaît universellement” : premier paradoxe.
    • Distinguer “agréable” et “beau” : ce qui est agréable (“c’est bon“)est purement subjectif (aimer un aliment), alors que ce qui est beau est subjectif mais universel : quand je dis que cette chose me plaît (“c’est beau”), je prétends qu’elle devrait plaire à tout le monde.
    • Nous pensons que notre jugement esthétique devrait être partagé par tous.
    • Ce qui plaît et est subjectif, mais sans être relatif.
  3. sans concept“ : second paradoxe
    • Il n’y a pas de concept de la beauté, c’est-à-dire de définition
    • A la différence du jugement de savoir, je ne peux pas expliquer pourquoi je trouve beau quelque chose

CONCLUSION

La définition du beau est donc selon Kant doublement contradictoire.

  • Le sentiment de beauté est subjectif, mais il n’est pas relatif, car nous pensons que ce qui est beau devrait plaire à tout le monde
  • La beauté nous parait universelle, mais nous ne savons pas en donner de définition universelle.