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Complément à l’idée d’éternel retour : qui étaient les stoïciens ?

Cette idée d’éternel retour développée par Nietzsche a été celle des Stoïciens, qui affirmaient que l’univers, à sa fin, renaîtra et recommencera, les événements se reproduisant ensuite tous à l’identique. Mais qu’est-ce que le stoïcisme ?

Le stoïcisme est une philosophie fondée à la fin du IVème siècle avant J.C par Zénon de Cittium (335-264), philosophe grec d’origine phénicienne qui enseignait sous une colonnade de l’agora d’Athènes. Cette philosophie a pour but la recherche de la sagesse morale et considère que la seule source du bonheur est la vertu, et non le plaisir.

Cette morale repose sur une physique panthéiste : la nature est une sorte de divinité, la “raison universelle, ou ‘logos”, un souffle enflammé qui, immanent au monde, l’organise de manière irrévocable et lui donne donc un destin incontournable.

Une philosophie qui peut aider à mieux vivre
Dans le langage courant, le terme “stoïque” qualifie quelqu’un d’impassible et de courageux. Il s’agit, d’après Roger-Pol Droit, “d’une attitude qui relève de la recherche de l’absence de troubles, en faisant preuve d’apathie, de sérénité intérieure, de résistance à la douleur comme à la joie”. C’est de manière très générale un examen de conscience qui consiste à travailler sur soi-même et remettre en question ses propres certitudes. Mais, en réalité, la philosophie stoïcienne est plus compliqué que cela.

Accepter toute situation comme elle vient
Le stoïcisme est un fatalisme : puisque le Logos universel dirige tous les événements du monde, notre liberté est illusoire, tout ce qui nous arrive était destiné à arriver, il n’aurait pas pu nous arriver autre chose. Marie Robert souligne que “c’est une doctrine de l’acceptation des événements que nous vivons et qui passe par le contrôle de nos réactions”. Bien entendu la souffrance existe, on ne peut la nier, mais il faut se contenter d’accepter cet état de fait par sa volonté intérieure pour moins en souffrir. Pour être heureux, il faut donc vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent et respecter cet ordre naturel des choses.

Ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous
La sagesse consiste à distinguer ce sur quoi nous avons du pouvoir et ce sur quoi nous n’avons aucun pouvoir.

  • ce qui dépend de nous : les jugements, les désirs, et en partie nos actes
  • et ce qui ne dépend pas de nous : le corps, la possession, la réussite, tout ce qui n’est pas dans nos actes

Nous sommes libres de nos actes mais en revanche tout ce qui n’en dépend pas peut nous rendre facilement fragiles face aux situations rencontrées. Je peux par exemple décider d’aller au théâtre plutôt que de rester chez moi, mais je ne maîtrise pas tous les événements qui auront lieu (un accident sur la route, par exemple). C’est pourquoi la seule chose que nous pouvons réellement maîtriser, d’après les stoïciens, c’est notre attitude intérieure. Notre vraie liberté réside donc dans le choix suivant : comment vais-je réagir face aux événements qui me touchent ?

Source modifiée : Radio France